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Économie

La voiture autonome signifie-t-elle le glas des conducteurs?

Ce texte est une traduction de l'article "The Hard Truth About Autonomous Cars for Enthusiasts" d'Andrew Del-Colle, paru dans le magazine Road and Track. Il nous apporte la vision et les inquiétudes des amateurs de conduite face à l'arrivée de la voiture autonome.


La semaine dernière, Tesla a livré sa dernière mise à jour « Autopilot » qui permet aux nouvelles berlines « Model S » de conduire et même changer de voie toutes seules sur l’autoroute. La CT6, le prochain modèle phare de Cadillac, disposera de fonctionnalités autonomes similaires, en plus d’embarquer la technologie V2V (« Vehicle-to-vehicle », permettant aux voitures d’échanger des informations entres elles, comme leur vitesse, leur direction, ou encore si elles sont en train de freiner).

On peut énumérer ensuite les voiturettes autonomes de Google, les aspirations d’Uber en conduite sans chauffeur ou encore le semi-remorque autonome de Mercedes ainsi que les innombrables autres exemples de prototypes ou de recherches qui fleurissent chaque semaine.

Les voitures autonomes arrivent, et il est temps que tout le monde l’accepte.

Il peut sembler étrange de déclarer une tellement chose aussi brutalement, mais le déni est une drogue puissante et les amateurs de conduite en sont particulièrement friands. Cependant, la technologie et le progrès sont irrépressibles, donc nous y voilà. Pour les personnes qui adorent conduire, l’idée d’une voiture autonome est un affront à tout ce qui leur est cher. Mais encore une fois, la vérité est inéluctable. Si vous pensez à des technologies comme les régulateurs de vitesse, le contrôle de stabilité, le recentrage sur la voie ou les systèmes de direction électrique, l'arrivée de la conduite autonome ne devrait pas être une surprise.

Ma première expérience avec une voiture autonome remonte à 3 ans. J’étais sur une piste d’essai de General Motors, dans une Cadillac SRX customisée et équipée d’une des premières versions de « Super Cruise », le système qui sera intégré dans la nouvelle CT6. J’ai mené l’interview depuis le siège du conducteur, pendant que la voiture tournait autour de la piste et restait dans sa voie avec succès, à 60mph (97km/h). Après ça, c’était clair pour moi : ceci est l’avenir.

Et cela devrait l’être. Au moins en partie. L’apparition des voitures autonomes, le fait qu’elles puissent communiquer entres elles (et même avec des infrastructures) comporte beaucoup d’enjeux bénéfiques : des vies seront sauvées, les trajets longs et ennuyeux seront supprimés, nos véhicules et nos routes opèreront de manière plus efficiente, les personnes ne pouvant pas conduire vont soudainement pouvoir se déplacer. Et là ne sont juste que quelques-uns des aspects positifs à venir : il y en aura une multitude supplémentaire que nous ne pouvons même pas encore prédire. Ceci est la dure vérité.

Donc qu’est-ce que cela signifie pour les plus fervents adeptes de la conduite ? Les personnes qui pensent toujours qu’il est important de bien connaître les tours-minute, le régime moteur, de pousser sa voiture dans ses limites pour en tirer le maximum de sensations ? La vraie réponse est que nous ne le savons pas encore. Personne ne le sait.

Mais avant que les voitures semi-autonomes (qui ont encore besoin de conducteurs) et les voitures complètement autonomes soient disponibles à grande échelle, il reste encore beaucoup à déterminer. Ces systèmes ne peuvent pas encore gérer ou comprendre les réactions les plus imprévisibles dont les humains sont capables. Les problématiques de responsabilité et d’assurance sont inévitables. Sans parler des complications du « monde réel ». Mon essai du « Super Cruise » était en fait notre seconde tentative. Une forte chute de neige avait fait annuler la première session, à cause des capteurs du véhicule qui n’étaient plus capable de discerner les lignes sur la route, et donc de centrer la voiture sur la voie. C’était il y a un bon bout de temps, mais les conditions météorologiques représentent encore un grand défi que les cartes haute-précision, les GPS améliorés et la communication entre voitures aideront à relever.

Enfin, il faut prendre en compte la courbe d’apprentissage des gens sur ces nouvelles technologies, comme cela a été démontré par des propriétaires de Model S ayant déjà frôlé l’accident (voir à 2:50). Donc qu’est-ce que cela signifie pour les plus fervents adeptes de la conduite ? Les personnes qui pensent toujours qu’il est important de bien connaître les tours-minute, le régime moteur, de pousser sa voiture dans ses limites pour en tirer le maximum de sensations ? La vraie réponse est que nous ne le savons pas encore. Personne ne le sait.

En dépit de toutes les histoires et tous les gros titres prédisant la mort de la conduite, il est dur d’imaginer un pays où les gens n’auront pas la possibilité de conduire eux-mêmes. Même si cela signifie rouler sur des routes spéciales, ou payer plus cher son assurance. Mais il est probable, cependant, que nous finirons par obtenir un mélange de véhicules semi-autonomes et autonomes, servant à des fins variées.

Puis, peut-être que dans 100 ans, les gens regarderont en arrière et penseront « Qui dans le monde pensait qu’il était raisonnable de laisser tous ces humains distraits et négligents aux commandes d’engins de 2 tonnes ? C’est vraiment difficile de dire.


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